lundi 18 avril 2011

V - 3ÈME RÉFORME : CANDIDATURES ET SCRUTIN

1.1. Scrutin à 2 tours pour l'ensemble des élus 

Que l'élu soit maire, président de région ou président de la république, il doit être élu de la même façon. Ils sont tous issus d'un suffrage universel direct et tous contrôlés identiquement par un conseil de sages. Le système est ainsi juste et clair pour tous. Puisqu'il s'agit de suffrage universel direct, retenons un mode de scrutin éprouvé : le scrutin en 2 tours. Un seul tour si un candidat réunit 50 % des votes, deux sinon. Et que le meilleur gagne. Pour l'électeur, c'est une bonne méthode pour traiter un grand nombre de candidats et finir par bien connaître les meilleurs. C'est comme cela que sont élus députés et présidents de la république. Sauf que, en ce qui concerne les députés, peu importe car ils n'ont aucun pouvoir et vont disparaître. Par contre, en ce qui concerne le président, qui a un pouvoir réel, il va falloir revoir la loi, qui fait tout pour empêcher les candidats nouveaux et/ou réformateurs de se présenter.

1.2. Le 2ème tour : 5 candidats en lice et non 2 

En France, la loi du suffrage universel limite le second tour à deux candidats pour les présidentielles. C'est différent pour les députés mais ils ont disparu, le problème ne se pose plus. Restent les maires, les présidents de région et le président de la république. On a vu que ce dispositif favorise le bipartisme, limite le débat et élimine les candidats nouveaux qui n'ont pas de partis pour bosser pour eux. Il faut donc augmenter ce nombre et le porter à 5.

Pourquoi 5 ? D'abord, une évidence : il faut un nombre impair pour qu'il n'y ait jamais ballotage. Le nombre idéal serait 3 mais le système actuel des partis ne nous le permet pas : au second tour, 2 candidats sur 3 risqueraient de provenir des deux partis classiques de droite et de gauche. Il n'est pas question qu'ils s'allient pour ridiculiser le seul candidat nouveau et désinformer la population comme ils l'ont fait lors des présidentielles entre Le Pen et Chirac. Souvenez-vous de cette fantastique entreprise de diabolisation de Le Pen bien relayée par les médias, quand il est arrivé au second tour des présidentielles en 2002... Du coup, par la faute des médias, nous avons eu droit pendant encore 5 ans à un Chirac qui avait eu le culot de se présenter sans le moindre programme !
Cinq candidats au 2ème tour, c'est la quasi-certitude de voir arriver enfin 3 candidats nouveaux parfaitement capables, eux, de combattre les deux autres sans l'aide d'aucun parti. Ne serait-ce que parce que, aux yeux de l'opinion, ils seront majoritaires... Enfin, plus de 5, ce serait 7 et le début de la cacophonie... Comprendre les arguments pointus de 7 candidats, cerner leurs différences, écouter leurs débats, c'est tout de même un peu trop. Cinq, c'est la limite maximum pour qu'il y ait un vrai débat sans lasser l'électeur.

Avec 5 candidats à s'exprimer au 2ème tour, quelque soit l'échelon la concurrence sera rude et passionnante ! La capacité d'écoute et l'intérêt de l'électorat sera à son maximum. Il y aura enfin un débat d'idées et un spectacle des charismes. Ils ne laisseront aucune chance aux médiocres, aux apparatchiks, à ceux qui ne savent aligner que les idées générales et les bonnes intentions. C'est à dire à ceux que nous avons élus jusqu'à présent... C'est la certitude de voir élu un meilleur président que ceux que nous avons élus jusqu'à maintenant.

1.3. Obligation d'un débat public entre les 5 candidats 

En politique, quand un candidat se sent inférieur à un autre, il refuse tout débat public avec lui, prétextant de son mépris pour son projet. Du coup, les Français n'ont pas la preuve de cette infériorité et peuvent voter pour le mauvais candidat. L'exemple le plus flagrant fut celui des présidentielles de 2002 où Chirac, président nul et au plus bas dans les sondages, fut élu sans le moindre programme en ayant refusé tout débat avec son adversaire Le Pen, débat qui l'aurait mis plus bas que terre. Une telle situation ne doit absolument pas se reproduire ! Elle trompe les électeurs, elle est par essence anti-démocratique.

Dans une constitution démocratique, les candidats du 2ème tour débattront au moins une fois tous ensemble publiquement sur un plateau de télévision. Par ailleurs, les médias auront le droit d'opposer autant de fois qu'ils le voudront les candidats qui leur paraitront les plus intéressants, sans considération de temps de parole.

1.4. Cas particulier : suppression des barrières aux présidentielles 

Le président est l'unique élu en France à disposer d'un vrai pouvoir. Les maires et les présidents de région sont élus sur liste, donc associés à ceux qui les ont élus. Quant aux députés, inutile de s'appesantir... C'est donc un élu dangereux (au sens de nos élites), susceptible de changer les choses. La constitution dresse de nombreuses barrières pour réduire au maximum les candidatures nouvelles. Réfutons-les donc une à une. D'abord, au lieu de 500 signatures minimum d'élus, commençons par fixer le seuil à 10 signatures. En effet, dans notre Constitution Démocratique, il y aura beaucoup moins d'élus à jouer le rôle de filtre, ce qui va concentrer sur eux beaucoup plus de demandes qu'auparavant. De plus, 10 élus issus de la Constitution Démocratique pour soutenir un candidat c'est un filtre suffisant, ces élus étant des responsables de haut niveau qui n'accordent pas leur soutien sans raison. Sans compter qu'ils sont étroitement observés par le peuple par le biais des conseils des sages, qui les juge ("qui se ressemble s'assemble") et peut décider de les révoquer. Cette pression devrait suffire à pousser à des choix mûrement réfléchis.

Supprimons ensuite l'idiote obligation de 30 départements minimum ainsi que l'interdiction de recueillir plus de 50 signatures dans le même département. Dans la nouvelle organisation, il n'y a de toute façon plus de départements donc plus d'élus départementaux à consulter ! Mais surtout, quelle importance qu'un candidat soit ou non le candidat d'un seul département ou même d'une seule ville s'il est bon ?

Supprimons enfin l'obligation pour chaque élu de ne choisir qu'un seul candidat. C'est beaucoup trop lui demander et en plus c'est mauvais. Un élu doit pouvoir accorder sa signature à autant de candidats qu'il le souhaite. Non pour en multiplier le nombre, mais pour trois autres raisons. Primo, l'élu peut vouloir susciter une (saine) concurrence entre ceux qu'il juge les meilleurs. Deusio, l'élu peut difficilement recevoir tous les candidats pendant des mois et se souvenir de chacun d'eux au point de finalement retenir le meilleur. Il a le droit d'hésiter entre plusieurs. Tertio, ce choix multiple a un avantage purificateur : les deux partenaires ne sont plus étroitement liés et redevables l'un envers l'autre comme par le passé. Le candidat n'est plus systématiquement le poulain de l'élu et se sent moins son obligé. Quant à l'élu, il se sent moins lié à son candidat, et donc moins tenu de le soutenir par la suite contre vents et marées. Cela réduira les risques de copinage et de renvois d'ascenseur non démocratiques...

Ces modifications permettent de multiplier au 1er tour les candidatures nouvelles et intéressantes. Reste à régler un problème :  comment donner au président de la république les moyens de gouverner et de réformer, face aux résistances attendues des puissants en place. Sinon, tout ce dispositif aura été vain...  

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